Je vais vous parler du mensonge – un des traits les plus propres de l’homme: car seul l’homme est capable de mentir, lui seul possède cette «chose» qui lui permet de s’exprimer et, en le faisant, d’envoyer un message dans deux directions diamétralement opposées – l’une vraie, l’autre sciemment trompeuse. Cette «chose» c’est le langage.
Le mensonge n’est rien d’autre qu’un visage négatif de la liberté. En partant de cette hypothèse tout s’explique: le mal, le crime, la politique et tout ce qui peut exister en tant que conséquence de la parole trompeuse qui les a précédés. Le fait que le langage, tel que l’homme en fait usage, peut exprimer à la fois ce qui existe et ce qui n’existe pas, qu’un mot peut énoncer à la fois une vérité et un mensonge, nous fait comprendre que l’histoire des hommes, dans son essence, est un enchaînement de désastres.
J’aimerais donc vous parler de ce mensonge, en tant que fraude linguistique, ainsi que de ses conséquences sociales et historiques. En partant de l’analyse de deux textes de la littérature grecque classique, à savoir Philoctète de Sophocle et Le Petit Hippias de Platon, nous allons voir dans quelle mesure ces écrits racontent (ou nous aident à mieux comprendre) le monde dans lequel nous avons vécu depuis 2400 ans. — GABRIEL LIICEANU
J’imagine votre solitude intellectuelle au temps du communisme; toute proportion gardée et surtout sans les risques inhérents, je me sens dans cette disposition ici. C’est pourquoi, comme je vous l’ai dit, nos rencontres, et tout ce qui les environne, me sont si précieuses, je dirais meme indispensables. Je pense que si Dieu existe (?) il a décidé de vous mettre sur mon chemin, afin de me le rendre plus lumineux, surement moins solitaire.
Je doute malheureusement que ce livre qui montre votre talent et souligne votre culture n’y change rien, non à cause de l’œuvre, mais en raison du désintérêt sur le sujet: le mensonge communiste n’intéresse pas parce que TOUT LE MONDE a, ou s’est, menti. Or le mea culpa n’est pas dans la nature humaine. Il est évident que je souhaite me tromper concernant ce livre. Qui sait ? — THIERRY WOLTON